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Histoire du Judo

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Le terme judo est composé de 2 kanjis signifiant : Judo peut donc se traduire par la voie de souplesse ou principe de l'adaptation. Le souhait de Jigorō Kanō, son fondateur, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales en prenant comme point de départ l'enseignement des koryu (anciennes écoles traditionnelles), Tenshin Shinyo Ryu et Kito Ryu, qu'il avait pratiqué durant 6 années. La légende dit que pour établir les principes du judo, il s'inspira du spectacle d'arbres couverts de neige, lors d'un hiver rigoureux, en remarquant que les branches du cerisier réagissaient différemment des roseaux. Cette légende est en fait celle de la création du Ju-Jitsu.
Sous le poids de la neige abondante, les branches de cerisiers, dures, cassaient alors que les roseaux, plus souples pliaient et se débarrassaient de « l'agresseur » avec souplesse. La voie de la souplesse était née.

La « légende », dans sa simplicité, n'est pas éloignée du souhait initial de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales. Jigorō Kanō avait conscience que le ju-jitsu tel qu'il était pratiqué n'était plus adapté à l'époque moderne. Les techniques étaient parfois très dangereuses à apprendre et la plupart des maîtres n'étaient pas très pédagogues ou enseignaient un ju-jitsu décadent et inefficace. En s'inspirant des méthodes de différentes gymnastiques occidentales, Jigorō Kanō décida d'expurger du ju-jitsu les mouvements dangereux et de codifier les techniques restantes afin de faciliter l'enseignement sous formes de kata. L'art de la souplesse, débarrassé de sa vocation guerrière, n'était plus du ju-jitsu, mais une nouvelle voie martiale à vocation éducative. Le judo était né.
Le judo commence à être enseigné au Japon en 1882 au Kodokan.

Le premier élève s'inscrivit le 5 juin 1882. Ces premiers élèves étaient âgés de 15 à 18 ans. Jigorō Kanō les hébergeait et s'occupait d'eux comme un père. Ce fut une période passionnante, mais difficile ; le jeune professeur était sans argent et le tapis mesurait à peine 20 m². L'année suivante le dojo avait grandi et son tapis mesurait quelque 40 m².

Deux ans plus tard Jigorō Kanō fit construire un dojo dont le tapis mesurait près de 80 m². Les rencontres entre diverses écoles de ju jitsu se multiplièrent. Le Kōdōkan remporta sa première victoire éclatante en 1886 lors d'un tournoi fameux tenu au dojo de la police de Tokyo. La jeune école en remporta de nombreuses autres par la suite, notamment grâce à Shiro Saigo, l'un des plus célèbres élèves de Jigorō Kanō, entré au Kōdōkan à l'âge de 16 ans. Des sections du Kōdōkan se fondèrent à Nirayama.

Lorsque Jigorō Kanō entreprit ses premiers voyages autour du monde, il confia à ses meilleurs élèves la direction du Kōdōkan.

En 1887 une école nationale de tous les arts martiaux est créée par le gouvernement japonais, c'est le Butokukai. Bien que placée sous l'égide de Jigorō Kanō cette école ne tardera pas à devenir rivale du Kōdōkan. Quelques années plus tard apparaît le Kosen créé par l'université impériale de Tokyo.

Malgré la concurrence, le Kōdōkan continue son ascension, son dernier dojo est le plus grand du Japon : 185 m², peu de temps après cette surface est portée au double.

En 1909 le Kōdōkan devient institution publique, c'est à cette époque que les katas établis pour le Butokukai sont enseignés. Par la suite une section féminine est ouverte, de plus le Kōdōkan se voit doté d'associations culturelles et de comités de recherche.
Le ju-jitsu fait l'objet d'un article dans la Revue des deux Mondes en 1895. Une première école est créée en 1905 par Edmond Desbonnet.

En 1933, Jigorō Kanō tient sa première conférence sur le judo en France. Maître Mikinosuke Kawaishi, qui avait déjà officié en Angleterre, débute son enseignement en France en 1935. Ce dernier créé le « Jiu-Jitsu-Club de France » le 25 octobre 1937, rebaptisé « Judo-Club de France » à la fin des années 1940. Alors qu'au Japon seulement deux ceintures de couleurs sont en usage (blanche et marron), Maître Kawaishi importe et adapte l'innovation britannique des ceintures de couleurs que nous connaissons aujourd'hui. Kawaishi propose un enseignement particulier du judo que l'on nomme méthode Kawaishi. Les premiers championnats de France se tiennent en 1943.

La Fédération française de judo est fondée le 5 décembre 1946. Le nombre de pratiquants passe d'une cinquantaine en 1936 à plus de 20 000 en 1956. Quasi-exclusivement parisien avant la Seconde Guerre mondiale, le judo s'implante en province après la guerre. En 1948, près des trois quarts des licenciés de judo sont originaires d'Île-de-France, et Paris rassemble à elle seule plus de la moitié des licenciés. Quatre clubs de province comptent plus de 150 membres : Judo Club de Provence (Marseille), le Jiu-Jitsu Club de Bordeaux, l'AS Police de Toulouse et l'École militaire d'escrime et des sports de combats d'Antibes.

En 1947, Jean de Herdt fonde le Collège des Ceintures Noires de judo dont le 1er président élu sera Jean Andrivet.

Les années 1950 sont marquées par deux crises. La première est liée à la méthode. Les deux principaux rivaux sont la méthode Kodokan et la méthode Kawaishi. La fédération pratique essentiellement la méthode Kawaishi. Un club de Toulouse propose à l'extrême fin des années 1940 de passer à la méthode Kodokan et se détache de la fédération. Les Toulousains font appel aux maîtres japonais et l'un d'eux se déplace en France dès novembre 1951. Des clubs parisiens décident alors de couper leurs liens avec la fédération et forment le 8 octobre 1954 l'Union fédérale des amateurs de judo kodokan. En avril 1956, l'Union est intégrée à la fédération ; La méthode kodokan représente alors 12 % des licenciés pour 18 % des clubs.

La seconde crise des années 1950 est liée à la séparation du collège national des ceintures noires (créé en 1948) de la fédération. La situation perdure pendant 15 ans (1957-1971). La fédération avait tenté d'intervenir dans les règles d'obtention de la ceinture noire en la limitant à une simple épreuve de compétition. Un arrêté ministériel met fin au conflit.

En 1955, un diplôme d'État de professeur de judo est créé.
Le judo est la discipline la plus pratiquée en France, devant le karaté et l'aïkido. Il est le quatrième sport le plus pratiqué en France en 2012 avec plus de 600 000 licenciés et 5 547 clubs. Le judo masculin a été testé dans le programme olympique pour les jeux de Tôkyô en 1964 et définitivement admis aux J.O de Munich en 1972 Le Judo féminin fut présent en tant que sport de démonstation aux J.O à Séoul en 1988 mais qu'officiellement au programme à partir des J.O de Barcelone en 1992. Dans le monde le judo est le troisième art martial le plus pratiqué derrière le karaté et le taekwondo avec 8 millions de pratiquants.


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